NEBAY

« Comment faire accepter à sa famille que l’on part à Djerba pour travailler et que ce ne sont pas des vacances!!!

Ah ah ah. Déjà il y avait une arnaque !!!!

Décollage d’Orly à 6 h 30, arrivée à Djerba trois heures plus tard. Bouffée d’air brûlante à la descente de l’avion, Lucas est là pour me ramener à Erriadh. À peine arrivé, je pars explorer le village pour sentir et apprécier ce lieu, j’avance et m’y perds avec plaisir, découvrant les dessins et les couleurs de mes prédécesseurs.

Sur ces murs blancs, chaque couleur ressort intensément, parfois l’étroitesse des ruelles nous les présente telles des pépites.

Les lieux insolites se multiplient, le labyrinthe ne cesse de s’agrandir, les portes s’ouvrent et pourtant les « quarante graffeurs ne sont pas là ».

Ce lieu est magique, la chaleur est intense et cette balade me révèle l’âme du projet. Mon emplacement est choisi, à côté de la place du marché, un petit mur haut de 1,50 sur 15 mètres de long. Je vais y faire une saturation de tags très colorée dont la structuration va se mettre en place selon l’humeur ambiante, les rencontres et les découvertes des derniers trésors cachés du stock de peintures. Le mur va progresser, s’intensifier et se densifier.

Les tags vont même descendre sur le sol pour donner des racines au mur et l’encrer, l’ancrer à la terre. L’espace au sol agrandit mon champ de création et rappelle mon travail parisien et celui effectué à la tour 13. Cette fois-ci j’ai voulu que le spectateur puisse être dans l’oeuvre pour la regarder !!! »

NEBAY (2014)